Santé mentale des salariés : ce que révèlent les données 2024


En 2025, alors que la santé mentale est érigée en grande cause nationale, notre Baromètre Santé met en évidence une hausse marquée de près de 30% du recours aux soins psychologiques.
Pour la première fois, ces chiffres sont analysés par un médecin expert, le Dr Charlotte Garret, directrice du Lab Innovation Santé de SANTECLAIR, qui nous aide à en décrypter les causes profondes. Que révèlent vraiment ces données ? Quelles en sont les raisons ?
À travers cet éclairage, découvrez les raisons des hausses, et comment Génération se mobilise au quotidien pour accompagner au mieux ses adhérents.
Une progression record des soins de santé mentale chez les 26-35 ans

Les actes en psychologie ont connu une augmentation de 28,4 % en 2024. Cette progression, constatée sur nos 2.4 millions d’adhérents en collectif, n’est toutefois pas uniforme selon les profils.
« L’augmentation significative du recours aux actes de psychologie n’est pas le fruit du hasard. Elle s’inscrit dans un contexte social, environnemental et psychologique plus large, qui contribue à expliquer cette hausse globale, même si elle ne s’analyse pas de manière homogène selon les tranches d’âge ou le sexe. » – Dr Charlotte Garret
Les jeunes adultes, en particulier les 26-35 ans, figurent parmi les populations ayant le plus intensifié leur recours à ces consultations. Une tendance que Santé publique France confirme également, en soulignant les freins encore présents à la démarche thérapeutique dans cette tranche d’âge : coût des consultations, difficulté à se livrer, peur du regard de l’entourage ou de ce que l’on pourrait découvrir sur soi.
Les 10-17 ans, premiers concernés par le recours aux soins psychologiques

L’édition 2025 de notre Baromètre Santé révèle une consommation particulièrement élevée d’actes en psychologie chez les 10-17 ans, qui deviennent la tranche d’âge la plus concernée par ces soins.
Cette tendance fait écho aux résultats de l’enquête nationale EnCLASS de Santé publique France, qui documente une détérioration marquée de la santé mentale des adolescents entre 2018 et 2022, en particulier chez les filles. [1]
« Les adolescentes, en particulier, expriment un mal-être profond qui ne relève plus uniquement d’un appel à l’aide, comme cela pouvait être interprété autrefois. Les passages à l’acte sont de plus en plus nombreux, et traduisent un désespoir réel et durable. » – Dr Charlotte Garret
Selon le Dr Charlotte Garret, plusieurs éléments de contexte peuvent aider à expliquer la détresse psychologique croissante des jeunes générations. S’ils ne relèvent pas de liens de causalité établis scientifiquement, ils offrent néanmoins des clés de lecture précieuses pour mieux comprendre les tensions émotionnelles qu’éprouvent les plus jeunes au quotidien.
Un mal-être amplifié par un contexte anxiogène
En toile de fond, c’est tout un contexte social, géopolitique et environnemental qui pèse sur l’équilibre psychique des plus jeunes.
« Le mal-être général, renforcé par l’omniprésence du digital, le climat géopolitique anxiogène, et les incertitudes liées aux enjeux climatiques, alimente un sentiment d’insécurité émotionnelle croissant. »
Une insécurité émotionnelle croissante
Le Dr Garret alerte sur une jeunesse confrontée trop tôt à des réalités complexes, qu’elle peine à appréhender.
« Ils sont projetés, parfois brutalement, dans une réalité difficile à appréhender, sans bénéficier du temps et de l’espace nécessaires à une construction émotionnelle sereine. »
Le rôle central de l’environnement numérique
« L’environnement numérique joue un rôle central : les réseaux sociaux modifient en profondeur le rapport à soi et aux autres, nourrissant des sentiments d’exclusion, de comparaison et d’inadéquation. »
Selon elle, cette immersion permanente dans les écrans altère la capacité des jeunes à faire face aux difficultés de la vie.
« Cette surexposition fragilise nos adolescents et les rend beaucoup moins “armés” pour affronter les aléas du quotidien. »
D’importants écarts de recours aux soins selon les sexes
Les données de notre Baromètre Santé 2025 révèlent également une forte disparité selon les sexes : 3,8 % des femmes ont eu recours à des soins psychologiques en 2024, contre 1,7 % des hommes.

Une surexposition des femmes
Selon le Dr Charlotte Garret, plusieurs éléments peuvent expliquer la surreprésentation des femmes dans le recours aux soins de santé mentale.
Une charge mentale plus lourde
Parmi les facteurs évoqués, la charge mentale revient fréquemment dans les témoignages et études consacrés à la santé des femmes.
« La charge mentale souvent plus importante chez les femmes est susceptible d’accroître leur vulnérabilité psychologique. » – Dr. Garret
Une attention plus marquée à leur santé
Les comportements de prévention et d’écoute de soi diffèrent aussi selon le genre, selon le Dr Garret.
« La plus grande capacité des femmes à prendre soin de leur santé de manière générale est une autre donnée à prendre en compte. Selon une étude de l’Insee parue en 2022, les femmes consultent davantage que les hommes : 88 % d’entre elles avaient vu un médecin généraliste au cours des douze derniers mois, contre 80 % des hommes. Elles étaient également plus nombreuses à avoir consulté un médecin spécialiste (53 % contre 42 %). » [2]
Des écarts à nuancer
Toutefois, ces éléments ne suffisent pas à expliquer, à eux seuls, les écarts en question.
« Il n’existe pas de certitudes scientifiques absolues, mais croire que l’écart de consultation psychologique entre les femmes et les hommes est uniquement lié à une souffrance accrue des femmes, qui plus est dans ces proportions, serait naïf. »
Des freins spécifiques chez les hommes
Des facteurs sociétaux, notamment des représentations encore tenaces autour de la virilité, pourraient jouer un rôle dissuasif pour les hommes.
« Les tabous encore présents autour de la santé mentale masculine pourraient expliquer en partie cet écart, poussant les hommes à moins souvent la verbaliser ou consulter. »
Enfin, le Dr Garret rappelle un élément mis en lumière par les données officielles.
« Le baromètre 2021 de Santé publique France a d’ailleurs mis la lumière sur le fait que les hommes sont moins nombreux à avoir un médecin traitant et moins enclins à parler de leurs émotions ou à demander de l’aide psychologique que les femmes. »
Notre accompagnement 360° au service du bien-être mental de vos salariés
Chez Génération, nous agissons pour faciliter l’accès à la santé dans toutes ses dimensions : soins, prévention, accompagnement psychologique, bien-être physique et mental.
Parce que prendre soin de sa santé mentale ne se limite pas à des consultations, nous proposons un accompagnement global, en combinant outils digitaux, campagnes de prévention ciblées, conseils santé et valorisation des services inclus dans vos contrats.
Un positionnement engagé, qui fait de la santé mentale un pilier fort de notre accompagnement.
- Des outils conçus pour lever les freins d’accès aux soins
Conscients que la simplicité d’usage est essentielle pour garantir l’accès aux soins, nous mettons à disposition des salariés une application mobile et un espace adhérent simples et sécurisés, pensés pour faciliter l’accès aux services de santé mentale. - Une communication dédiée pour activer les bons réflexes
Nous déployons des campagnes de communication personnalisées auprès de nos adhérents pour valoriser les services santé inclus dans leur contrat et les inciter à les mobiliser au bon moment. - Un engagement fort en matière de prévention
La moitié de nos campagnes est orientée prévention : stress, sommeil, alimentation… Nos messages sont pensés pour encourager les bons réflexes et permettre à chacun d’agir en amont sur sa santé mentale. - Un outil unique pour éclairer vos décisions RH
Chaque année notre Baromètre santé vous offre une vision claire et actualisée des tendances de consommation de soins — y compris psychologiques — pour vous appuyer sur des données concrètes, directement issues des adhérents que nous accompagnons*.
*Données issues des adhérents gérés sur des contrats collectifs.
[1] Santé mentale et bien-être des adolescents : enquête ENCLASS 2022 | Santé publique France
[2] Insee – Femmes et hommes, l’égalité en question – Édition 2022

Génération publie la 10ᵉ édition de son Baromètre Santé, un outil de référence qui analyse chaque année les tendances de consommation de soins de ses 2,6M bénéficiaires gérés en santé en France.
Cette nouvelle édition met en lumière une progression soutenue des dépenses de santé, avec une hausse globale de +6 % en 2024, marquant une augmentation de +17,4% depuis 2021.
Pour découvrir en détail ces tendances et bien plus encore, consultez l’intégralité du Baromètre Santé en cliquant sur le bouton ci-dessous.